Détecteur de fumée : choix, installation, prix, loi... vos obligations

Détecteur de fumée : choix, installation, prix, loi... vos obligations Depuis le 8 mars 2015, les détecteurs de fumée sont obligatoires dans les habitations françaises. Pour vous protéger des risques d'incendie, quelques précautions s'imposent. Conseils et guide d'achat.

Bien que les détecteurs de fumée soient devenus obligatoires dans les habitations depuis quelques années, il n’aura pas fallu attendre que la loi s’en mêle pour que chacun souhaite en avoir un chez soi. Que vous veniez de déménager ou que votre ancien détecteur n’ait plus de batterie, il est important d’en acheter un nouveau et de l’installer le plus vite possible si votre habitation n’en possède pas.

Le fonctionnement d’un détecteur de fumée est assez simple et direct : vous l’aurez probablement déjà remarqué, mais cet appareil clignote souvent lorsqu’il est installé. Il s’agit de sa chambre optique, dans laquelle une LED émet de la lumière qui va servir à identifier des particules de fumée, s’il y en a dans votre habitation. C’est l’association du faisceau de lumière LED et de ces particules qui vont venir créer un courant électrique, qui va alors entrer en contact avec la cellule photoélectrique présente dans le récepteur intégré à votre détecteur de fumée. C’est à ce moment-là que l’alarme va alors sonner.

Si la fonctionnalité primordiale d’un détecteur de fumée est disponible dans tous les modèles existants sur le marché, vous pourriez être intéressé par des options qui ne le sont pas toujours. On pense notamment aux détecteurs connectés, qui permettent de vous alerter via une notification sur votre smartphone d’un début d’incendie dans n’importe quelle pièce de votre maison. Efficace pour ceux qui ne sont pas souvent à la maison, notamment.

Bien choisir un détecteur de fumée

Deux modèles sont aujourd'hui présents sur le marché des détecteurs de fumée : les détecteurs avertisseurs autonomes de fumée avec alarme intégrée et les détecteurs connectés à une centrale d’alarme. Les modèle connectés demandent une installation complexe et sont relativement chers, donc peu utilisés. Le détecteur avertisseur autonome de fumée (D.A.A.F) avec alarme intégrée est le modèle le plus répandu. Il se présente sous la forme d'un petit boîtier extrêmement facile à installer (il suffit de le fixer avec deux vis ou grâce à une fixation aimantée) Fonctionnant sur pile ou sur batterie, il se déclenche lorsque de la fumée est détectée. Les normes européennes EN 14604 et CE sont obligatoires et, en complément, la norme NF s’avère plus fiable. Tous les détecteurs de fumée sont vendus avec une pile. La durée de vie de votre détecteur dépend du type de pile qui lui est associé. Une pile alcaline devra ainsi être changée tous les ans, contre 5 ans pour une pile lithium. Il est nécessaire que chaque détecteur de fumée puisse émettre une alarme lorsque la pile doit être changée.

Prix d’un détecteur de fumée

Le tarif moyen d’un détecteur autonome avertisseur de fumée tourne autour de 15 euros pour un modèle classique conforme aux normes EN 14604 et CE. Les appareils visés par la norme NF coûtent légèrement plus cher, à partir de 20 euros en moyenne. Il existe aussi toute une gamme de DAAF avec diverses options plus ou moins utiles comme la mise en sourdine temporaire, un vibreur ou des flashs lumineux (pour les malentendants), une télécommande, la possibilité de raccorder plusieurs détecteurs ensemble par onde radio ou encore des finitions esthétique. Ici les prix s’échelonnent de 20 à 100 €. Quant aux détecteurs qui se connectent à un système centralisé, ils coûtent au minimum 50 €, sans compter le prix du reste du système, à partir de 300 € en moyenne.

Où placer un détecteur de fumée

Le détecteur doit être installé au plafond © Tabl62 - Fotolia.com

L’emplacement d’un détecteur de fumée influe sur son efficacité. Il est vivement recommandé d’installer votre détecteur de fumée le plus en hauteur possible, idéalement au plafond. La plupart des incendies se déclenchent la nuit, mieux vaut donc installer le détecteur dans une chambre occupée ou dans un couloir desservant les chambres. Le boîtier doit tout de même rester facilement accessible, afin d’être en mesure de couper rapidement la sonnerie du détecteur. Pour une protection optimum, placez un appareil par étage. Afin d’éviter les déclenchements intempestifs, évitez la proximité des cuisines, les salles de bains et les pièces dans lesquelles se trouvent une cheminée ou une chaudière en état de marche. Si en théorie, les détecteurs de fumée sont conçus pour ne pas être déclenchés par de la fumée de cigarette, en pratique mieux vaut ne pas l’installer dans le coin fumeur de votre logement. Si vous êtes plusieurs à fumer dans une pièce équipée de détecteurs, aérez autant que possible. Il n’est pas conseillé d’installer un détecteur de fumée dans votre cuisine. Celui-ci aurait tendance à se déclencher trop souvent avec les fumées de cuisson. En revanche, vous pouvez y installer un détecteur de chaleur, qui est plus approprié, car moins sensible.

Installation d’un détecteur de fumée

La pose d’un détecteur de fumée ne réclame pas de compétences particulières. Ce travail, qui ne prend que quelques minutes, est accessible à tous les bricoleurs, même aux débutants. Nul besoin de faire intervenir un professionnel si vous êtes en mesure de tenir debout sur un escabeau et d’utiliser une perceuse ! Le détecteur doit être installé au plafond, l'idéal étant le milieu de la pièce. Si vous décidez de l'installer au mur, pour une raison ou pour une autre, il devra alors se trouver à une distance de 30 centimètres au maximum par rapport au plafond, et de 60 centimètres par rapport aux angles. Avant d’installer le détecteur, il vous suffit de le déballer puis si besoin de retirer l’étiquette afin d’activer les piles. Il faut ensuite percer deux ou trois trous dans le plafond à l’emplacement choisi et placer des chevilles dans ces trous. Enfin, installez le boîtier puis fixez-le au plafond en le vissant dans les chevilles. Il est aussi possible de fixer le détecteur avec de l’adhésif double face ou un système aimanté, mais cette technique est déconseillée car non conforme aux normes en vigueur ! De plus, avec le temps, l’appareil risque fort de tomber et donc de blesser quelqu’un. Si vous préférez faire un installer votre détecteur par un professionnel, cela devrait vous coûter entre 60 et 100 €.

Entretien d’un détecteur de fumée

Vérifiez tous les mois que le signal d'alarme fonctionne © Higtwaystarz - Fotolia.com

Cette tâche revient à l’occupant des lieux, qu’il soit locataire ou propriétaire. Il est vivement recommandé de vous assurer une fois par mois que le signal d’alarme de votre détecteur fonctionne. Il suffit d’appuyer sur le "bouton test" du détecteur. Si la sonnerie se déclenche, c’est qu’il marche correctement. S’il ne se passe rien, commencez par remplacer la pile et refaites le test. S’il ne se passe toujours rien, il faudra alors remplacer votre détecteur. Pour éviter que la poussière s’accumule et entrave le bon fonctionnement de l’appareil, nettoyez-le une fois par mois avec un chiffon propre ou un plumeau. En théorie, votre détecteur doit émettre un bip pour vous indiquer qu’il est temps de changer sa pile. En pratique, vous avez de fortes chances d’être absent de votre domicile au moment où ce bip retentira. Il faut donc changer régulièrement cette pile en suivant les instructions fournies avec le détecteur : tous les 6 mois si c’est une pile saline, tous les ans si c’est une pile alcaline, tous les 5 ans si c’est une pile au lithium. Il faut vérifier au moins deux fois par an que le système de détection de votre appareil fonctionne correctement. Pour ce faire, il existe un aérosol à vaporiser devant l’ouverture du détecteur. Si ce dernier est en état de marche, l’aérosol devrait déclencher le signal d’alarme.

Quelles sanctions en cas de non installation ?

À ce jour, aucune sanction n'est prévue pour ceux qui n'auraient pas acheté leur détecteur de fumée. Les propriétaires qui occupent leur logement et qui dérogent à cette mesure ne reçoivent pas d'amende. Par ailleurs, les assureurs ne peuvent pas exiger de leurs clients qu'ils installent un détecteur autonome de fumée. En cas d'incendie, la compagnie d'assurance ne pourra pas jouer sur l'absence de DAAF pour refuser de prendre en charge les dégâts. La situation diffère du côté des propriétaires qui louent leur logement. Ils se doivent de respecter la loi. En l'absence de détecteur de fumée, si un incendie produit des dommages matériels et/ou corporels sur le locataire ou sur une tierce personne, la responsabilité pénale du bailleur peut être mise en cause. Les propriétaires ont donc intérêt à veiller à ce que les biens mis en location soient équipés d'un détecteur de fumée efficace. Outre l'aspect juridique, si un incendie ravageur se déclenche en pleine nuit, vous risquez d'être blessé, de voir vos affaires partir en fumée ou, pire, de perdre votre vie ou celle d'un de vos proches.

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Détecteur de fumée et assurance

Que vous soyez locataire ou propriétaire, si vous installez un détecteur de fumée dans votre habitation, vous avez l'obligation de prévenir votre compagnie d'assurance en lui envoyant une lettre d’attestation. D’après la loi, si vous occupez un logement équipé d’un détecteur de fumée conforme aux normes obligatoires, vous pouvez négocier un rabais auprès de votre assureur sur le montant de vos cotisations. Toutefois, pour l’instant, les assurances ne semblent pas pressées de revoir leur prime à la baisse. Notez qu’aucun assureur ne peut refuser de vous assurer en indiquant comme motif l’absence de détecteur dans votre logement. En revanche, ils peuvent profiter de l’occasion pour augmenter légèrement vos cotisations et, en cas d’incendie, la franchise pourrait être plus élevée. Dans ce cas, afin d’éviter les mauvaises surprises, votre assureur est tenu de vous avertir par courrier de ces changements.